Rogier de le Pasture naît à Tournai entre 1398 et 1400. Son père Henry y exerce la profession de coutelier.

Vers 1425 il épouse Isabelle Goffaert, la fille du chausseur bruxellois Jan Goffaert et de Cathelyne van Stockem.

Il entre le 5 mars 1427 dans l’atelier de Robert Campin en tant qu’apprenti. Le 30 juillet 1432, Robert Campin est condamné pour concubinage à un bannissement d’un an. Rogier obtient la maîtrise deux jours plus tard.

Il est attesté en 1436 en tant que peintre officiel de la ville de Bruxelles, pour laquelle il réalise en 1439 deux panneaux représentant la Justice de Trajan, complétés par la suite par deux autres qui représentent celle d’Herkenbald.

En 1439, à la demande de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, il étoffe dans l’église des Frères Mineurs à Bruxelles un monument funéraire représentant la duchesse de Brabant Marie d’Evreux et sa fille Marie, duchesse de Gueldre, en adoration devant la Vierge, qu’il complète de volets reprenant les devises du commanditaire et de son épouse, Isabelle de Portugal.

Il peint en 1441 le dragon qui figure dans la procession de Sainte Gertrude à Nivelles.

En 1449, il exécute sur ordre de Lionel d’Este un triptyque de la Déploration- l’expulsion d’Adam & Eve figure au revers des volets - qui lui est payé 20 ducats d’or l’année suivante.

Il visite Rome en 1450 à l’occasion du jubilé de l’année sainte, où il admire, selon Bartholomeus Facius, les fresques de Gentile da Fabriano à l'église Saint-Jean-de-Latran.

Jehan le Robert, abbé de de Saint-Aubert à Cambrai, lui commande en 1455 un triptyque qui sera livré en 1459.

Vers 1456 Bartholomeus Facius mentionne dans son ouvrage De Viris Illustribus, outre le tableau commandé par Lionel d’Este et les panneaux de justice de Bruxelles, une femme au bain à Gènes, et deux scènes de la Passion, sur toile, dans la collection du roi Alphonse à Naples.

Rogier fournit à la confrérie Notre-Dame de Bois-le-Duc en 1456-57 un patron représentant la Vierge.

Entre 1456, date de la fondation de la chartreuse de Scheut, et 1464, Rogier peint un Calvaire, aujourd'hui à l'Escorial, la seule œuvre conservée qui soit mentionnée dans des documents contemporains.

Il étoffe en 1458-59 le monument funéraire de la duchesse Jeanne de Brabant qui se trouvait dans l’église des Carmélites de Bruxelles.

En 1460, la duchesse Bianca Maria Sforza demande au duc de Bourgogne d’intervenir auprès de Rogier afin qu’il reçoive dans son atelier le peintre Zanetto Bugatto, ce dont elle remercie le peintre en mai 1463.

Il étoffe une statue de la Vierge pour le palais ducal de Bruxelles en 1463-64.

Rogier décède à Bruxelles le 18 juin 1464 et est enterré à Sainte Gudule, dans la chapelle Saint-Eloi.